La moutarde est un produit de base dans notre pays. Pratiquement chaque foyer en possède un pot dans la porte du frigo. Plus personne n’y prête attention. Pourtant plusieurs questions restent en suspens, pour les plus curieux. Pourquoi est-ce que la moutarde est piquante? Pourquoi certains cultivateurs en sèment sans jamais la récolter? Il paraitrait même qu’ils vont en faire pousser dans l’espace.

D’où vient le piquant de la moutarde?

Le goût de la moutarde est le résultat de millions d’années d’adaptation. La plante, se faisant dévorer par des chenilles a progressivement développé certaines défenses. Elle a progressivement développé certaines molécules appelées glucosinolates qui rendent les insectes malades. Les insectes s’y sont ensuite lentement adaptés. La plante a donc dû apprendre à fabriquer des molécules plus puissantes. Cette histoire sans fin a donné ce piquant que l’homme adore et qui fait que la moutarde est l’un des condiments les plus célèbres du monde.

Un engrais naturel

Lorsque les récoltes sont faites, certains cultivateurs sèment de la moutarde dans leurs champs. Pourtant, ce n’est pas pour en tirer un bénéfice direct. Il y a une autre raison. La moutarde est un engrais vert et permet de régénérer les sols de plusieurs manières:

• Ses racines vigoureuses permettent d’aérer le sol
• Sa croissance rapide limite la pousse des mauvaises herbes et donc l’utilisation de produits désherbants
• La moutarde a la capacité de tuer certains nématodes et champignons ravageurs des cultures
• Le sol, occupé ne sera pas lessivé par les pluies et ne verra pas ses nitrates entrainés vers les nappes phréatiques

Après au minimum deux mois de croissance, et une fois fauchée, la moutarde est encore utile pour les sols. Sa dégradation va libérer de nombreux éléments nutritifs pour le sol et de la matière organique. La féverole, la mâche, le trèfle et d’autres plantes sont aussi de bons engrais verts.

De la moutarde dans l’espace!

C’est à bord de la station spatiale internationale et sous la direction du spationaute Thomas Pesquet que se dérouleront plusieurs expériences, en 2017. Cinq lycées français ont été retenus pour travailler sur ces projets. Des élèves du lycée international Charles-de-Gaulle travailleront dès la rentrée prochaine sur un programme en lien avec la moutarde. Ils vont mettre en place avec leur professeur de Sciences et vie de la Terre les protocoles nécessaires pour étudier la croissance des racines de moutarde en apesanteur.